Histoire du lycée


Le 13 juin 1681, à la demande de Mgr de Boissonnade, les Pères Barnabites sont appelés pour diriger conjointement le Collège de la ville et le Séminaire de l’évêché de Bazas, situés alors au Gisquet. Après plus de deux ans de négociation, le 20 septembre 1697, Mgr de Gourgues obtient l’autorisation officielle d’Innocent XII et de Louis XIV d’installer les Barnabites à la direction d’un Séminaire séparé des bâtiments du Collège, et dans de nouveaux bâtiments, à l’emplacement de l’ancienne « Auberge des Trois Rois », en face de l’église et du couvent des Cordeliers, là où se situe l’actuel lycée Anatole de Monzie. Après cette fondation, le Séminaire forma les prêtres du diocèse de Bazas jusqu’à la Révolution française qui dispersa les derniers Barnabites de Bazas et qui vendit le « ci-devant Séminaire » comme bien national, d’abord affecté aux bureaux administratifs du district, à un casernement militaire avec une gendarmerie à cheval dans les bâtiments contigus, à une éphémère pension tenue par M. Depau, et enfin à un relais de poste à cheval qui comptait également le fermage des terrains et des jardins.

 

 

Le délabrement des bâtiments poussa la caisse d’amortissement à vendre les bâtiments principaux et Mgr d’Aviau, archevêque de Bordeaux, put s’en porter acquéreur le 12 août 1807 et y installer à la rentrée de l’année scolaire 1808-1809 une école secondaire ecclésiastique. Mais, après le décret impérial du 15 novembre 1811 obligeant les diocèses à ne conserver qu’une seule institution secondaire par évêché, le « Séminaire-Collège » dut fermer le 1er juillet 1812. La ville de Bazas engagea donc Jean Marie Davaux, ancien maître de pension, pour devenir principal du « Collège Communal », et versa un loyer à l’évêché qui était resté propriétaire de l’édifice. Malheureusement, l’établissement public n’eut pas le succès escompté et la municipalité, endettée, dut se résoudre à le fermer au mois d’août 1817. Mgr d’Aviau put alors souscrire à la demande du sous-préfet de Bazas, M. d’Escures, de transférer l’école ecclésiastique de Cadillac à Bazas et de lui donner le statut officiel de « Petit Séminaire ». L’établissement connut un grand succès, comptant jusqu’à trois cents séminaristes, sous la direction du Père Jean-Baptiste Lacombe. L’Ordonnance du 16 juin 1828 interdisant la présence de deux Petits-Séminaires dans un même département, Mgr de Cheverus dut transférer celui de Bazas à Bordeaux, cours St Jean, dans les locaux de l’actuel lycée Gustave Eiffel. En remplacement, Bazas fut doté d’une « Institution secondaire ecclésiastique », c’est-à-dire dont les professeurs étaient des prêtres (diocésains), et le collège fut déclaré « de plein exercice », c’est-à-dire autorisé à délivrer le baccalauréat.

 

Après avoir été dirigé successivement par les Pères Lacroix, Martial, Tourreau, Verdalle, Dumas et Esterlin, avoir connu un continuel accroissement du nombre d’élèves et s’être agrandi (1864-1869) du double grâce à l’aide généreuse du Cardinal Donnet et aux plans ingénieux de l’architecte Jean-Jules Mondet, le « Collège de Bazas » s’était acquis une très grande réputation dans toute l’Aquitaine et même au-delà.

 

 

La mise en œuvre de la loi du 9 décembre 1905 dite de « Séparation des Eglises et de l’Etat » conduit à la fermeture définitive du « collège diocésain » le 1er février 1907. Les bâtiments furent progressivement attribués à la municipalité de Bazas qui décida, sous l’impulsion de son maire et sénateur, Marcel Courrègelongue, d’en faire une « Ecole Primaire Supérieure » (EPS) de Jeunes Filles, laquelle put ouvrir le 10 octobre 1910. Après des débuts difficiles, l’établissement prospéra et put devenir à la rentrée 1942-1943 « Collège Moderne de Jeunes Filles » et ouvrir, après guerre, une formation professionnelle, et avoir également un enseignement « classique » en 1951. A la rentrée 1959-1960, le collège s’ouvre à la mixité et prépare au baccalauréat. La municipalité fait construire par l’architecte Mothes un nouveau bâtiment pour accueillir des dortoirs supplémentaires, un nouveau réfectoire et un foyer. En 1974, le lycée est nationalisé et offre un enseignement général et technique ; en 1985, la Région reçoit de l’Etat la gestion des lycées. En 1995, le lycée polyvalent et professionnel prend le nom d’Anatole de Monzie et fête le 20 septembre 1997 son tricentenaire. Il accueille aujourd’hui près de 950 élèves et vient d’être embelli d’une nouvelle entrée, de nouveaux ateliers et de logements administratifs qui incarnent à merveille l’esprit bazadais : allier tradition et modernité.